Alexandre Dumas : Les trois mousquetaires (1844)
Daniel Ducharme | Romans populaires | 2024-03-01
J'ai entrepris de (re)lire la série des mousquetaires d'Alexandre Dumas. Une relecture pour les deux premiers volets, soit Les trois mousquetaires (1844) et Vingt ans après (1845). Mais il s'agira d'une lecture nouvelle pour Le Vicomte de Bragelonne (1847-1850). Je me souviens que mon ami Pierre lisait ce bouquin quand on habitait ensemble sur la rue Du Havre au début des années 1980. Ça demeure vague dans mon souvenir, mais il me semble bien qu'il m'avait répondu, quand je lui avais posé la question de l'intérêt de ce roman : "Une longue suite d'intrigues et de complots". Ça ne m'avait pas donné envie de le lire... Récemment, à l'occasion de la publication du Vicomte dans La Pléiade, l'auteur (non identifié) du texte paru dans l'Actualitté a conclu par ces mots :
"Disparaître dans une guerre lointaine, d'un point de vue romanesque, c'était sans doute simplement ce qu'il avait de mieux à faire. Mélancolique roman des générations, de l'échec et du souvenir, Le Vicomte de Bragelonne est l'un des grands livres du XIXe siècle et le chef-d'oeuvre de Dumas. Non pas, comme on le dit souvent, son Temps retrouvé. Mais son Temps disparu."
Puisque je suis devenu un vieil homme, le thème de la finitude m'interpelle... et l'allusion à Marcel Proust fait le reste ! Je vais donc lire Le Vicomte de Bragelonne... mais seulement une fois que j'aurai relu les deux premiers volets de cette suite géniale.
Donc, j'ai commencé par Les trois mousquetaires d'Alexandre Dumas (1844) que j'ai lu en moins d'une semaine. Je sais que j'ai lu ce roman dans les années 1980 et, même si j'ai vu plusieurs adaptations cinématographiques de cette œuvre, j'avoue que cette lecture demeure encore une heureuse découverte aujourd'hui, quelque quarante ans plus tard. Comme c'est agréable ! Comme ça nous éloigne de ce monde de guerre et de cupidité ! La lecture des Trois mousquetaires constitue un baume moral appliqué sur les plaies de ce temps. Cette œuvre témoigne d'un monde où l'honneur et la pureté des intentions avaient encore un sens. Un monde romanesque, je sais, je sais... inutile de me le rappeler !
Le roman de Dumas est structuré en trois parties distinctes. Je les énumère plutôt que je les résume, car vous pouvez trouver des résumés de cette oeuvre un peu partout sur le Web (Wikipédia, Babelio, voire sur Chat GPT).
Dans la première, D'Artagnan débarque à Paris, il fait la connaissance des mousquetaires - Athos, Porthos et Aramis - avec qui il se lie d'amitié, il se présente à monsieur de Tréville, chef des mousquetaires du roi, il rencontre Constance Bonacieux dont il tombe amoureux, il accepte une mission à Londres pour récupérer les diamants de la reine auprès du duc de Buckingham. L'intrigue se déroule sur fond d'antagonisme presque ouvert entre le roi Louis XVIII et le Cardinal de Richelieu. D'ailleurs, avant même d'arriver à Paris, d'Artagnan a eu maille à partir avec un homme du Cardinal qui complote avec Milady, l'ennemie de la reine qui jouera un rôle important dans les suites de l'intrigue.
Dans la deuxième partie, d'Artagnan part à la recherche de madame Bonacieux qui a été enlevée. Il prend la route qu'il avait prise auparavant en allant à Londres afin de retrouver un à un ses camarades. Après les péripéties de la premières partie, celle-ci a le mérite de nous faire mieux connaître chacun des trois mousquetaires, car chacun a son histoire, son vécu, ses blessures. Cette partie, qui correspond à un volume complet dans l'édition numérique de la Bibliothèque électronique du Québec, s'avère forcément plus lente, moins fournie en intrigues mais tout aussi riche en contenu.
Quant à la troisième partie, tout se passe entre La Rochelle, lors du siège des Protestants soutenus par l'Angleterre, Londres, lors de la captivité de Milady, et dans les environs de Paris où se joue le drame final, aussi tragique qu'épique. En fait, dans cette partie, Milady s'avère pratiquement le personne principal et Dumas prend un malin plaisir à nous la écrire comme la personnification de Satan, comme l'incarnation du mal, et certaines féministes pourraient s'en plaindre...
Inutile d'insister sur l'immense plaisir que j'ai eu en (re)lisant cette trilogie qui, avec Le Comte de Monte-Cristo, constitue un chef-d'œuvre de la littérature populaire. Certes, il s'agit d'une relecture et, entretemps, j'ai vu plusieurs adaptations cinématographiques de cette œuvre. Malgré tout, je dois avouer que cette lecture demeure une heureuse découverte encore aujourd'hui.
Je prends une pause de quelques jours avant de poursuivre la série avec Vingt ans après.
Dumas, Alexandre. Les trois mousquetaires, 1844, ouvrage libre de droit disponible sur toutes les plateformes