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Henri Vernes : Bob Morane 19 : Le Masque de Jade


Daniel Ducharme | Romans populaires | 2023-08-01


L'aventure débute à Srinagar, capitaine du Cachemire, État du nord-ouest de l'Inde qui, comme vous le savez, est une constante source de tension entre l'Inde et le Pakistan. Dans une boutique de souvenirs pour touristes, Morane découvre un message dissimulé dans un chien de pagode qu'un client a laissé tomber par terre pour se briser en mille morceaux. Sur ce message est inscrit en anglais un appel à l'aide signé par Emeret Anderson. Il serait prisonnier à Tsan-chan, la ville du Masque de jade, une confrérie qui sème la terreur dans la région. Le message indique à la personne qui le trouvera de contacter le capitaine Smyrne, un Anglais qui a passé sa vie à Srinagar. Comme d'habitude, les vacances de notre héros sont perturbées par cette nouvelle affaire, et ce d'autant plus qu'en arrivant sur les lieux, il découvre le capitaine en train d'agoniser, victime de la mystérieuse confrérie. Avant de mourir, Smyrne invite Morane à se rendre au domicile de Douglas Anderson, le fils d'Emeret Anderson. Là aussi, notre héros arrive en pleine action, mais il parvient à se défaire de ses assaillants et fait la connaissance d'Anderson qui lui raconte l'histoire du Masque de Jade. Douglas est un sang-mêlé, expression d'un autre temps pour métissage, expression que l'auteur emploie à profusion tout au long de ce roman. Mais il est vrai que nous sommes en 1957...

Les deux hommes, maintenant amis, vont chez Wong, le propriétaire de la boutique qu'ils soupçonnent de complicité. Mais ils ont accueilli par son fils, Su-Kai. Celui-ci détruit la carte du chemin susceptible de les conduire à Tsan-Chan, le repaire de la secte situé quelque part au Tibet. Au moment où ils allaient être éliminés, Morane déjoue ses plans et réussit à libérer son compagnon. Et puis il accompagne Anderson dans sa quête du père. Les deux se mettent en route pour Tsan-Chan. Dès le départ, ils ont attaqué par des membres de la confrérie, mais leur tir a déclenché une avalanche qui les engloutit... Ils poursuivent leur route jusqu'à l'orée du désert de Sangaï. Là aussi, ils ont victimes d'une attaque... Bref, nos héros jouent au jeu du chat et de la souris, ce qui devient un peu lassant, pour dire la vérité. Un peu plus tard, parti à la recherche d'eau potable, Morane laisse son compagnon derrière lui, blessé et presque mourant de soif, mais cette fois-ci, il est fait prisonnier et emmené pieds et poings liés jusqu'à la prison de Tsan-Chan dans laquelle l'attend - vous aviez déjà deviné, sans doute - Emerett Anderson, le père de Douglas. Peu de temps après, il est emmené devant Kamog, le chef de la confrérie, auquel il se mesure... pour être facilement vaincu. Kamog le livre alors à Tsangmo, une brute sanguinaire aux ordres du Masque de Jade. Alors qu'il allait être dépecé vivant par ce monstre, il est sauvé in extremis par Douglas, comme il fallait s'y attendre... Ensuite, les choses vont très vite. Les deux amis entrent à l'intérieur de la cité par une faille, délivrent le père de Douglas et, à l'aide de la complicité d'un vieux moine bouddhiste, déjouent Kamog, tué par une balle de carabine. Ensuite, Bob Morane frappe le gong, ce qui cause une sonorité retentissante qui marque la fin de la confrérie du Masque de Jade.

Que penser de cette 19e aventure de Bob Morane ? Sur le plan strictement du déroulement du récit, il s'agit sans hésiter d'une intrigue enlevante. En revanche, ses rebondissements deviennent lassants à la longue ; on aurait préféré un peu plus d'originalité. Bien entendu, comme la plupart des romans précédents, on remarque l'absence totale de femmes, même pas une mère, une amie, une tante, voire une figurante... Par ailleurs, l'argument sur lequel repose la chute des Compagnons du Masque de Jade s'avère bien mince, voire à la limite raciste, car on ne saurait assimiler les civilisations pluriséculaires du nord de l'inde à des sociétés primitives. Aussi le son du gong marquant la fin d'une domination cruelle et sanguinaire ne m'a pas du tout convaincu. Cela dit, les jeunes adolescents de 1957, adoptant les valeurs de la civilisation conquérante de l'Occident, y croyaient sans doute dur comme fer. Pour terminer, admettons qu'il ne s'agit pas du meilleur Bob Morane que j'ai lu... Vivement le retour de Bill Ballantine !

Henri Vernes. Bob Morane 19 : Le Masque de Jade. Éd. Gérard & Cie, 1957


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