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Honoré de Balzac : La duchesse de Langeais (Histoire des Treize)


Daniel Ducharme | Romans français av 1900 | 2024-06-01


Honoré de Balzac La duchesse de Langeais constitue le second volet de l'Histoire des Treize avec Ferragus et La Fille aux yeux d'or. Dans La Comédie humaine, ce roman est classé dans les Scènes de la vie parisienne dans le grand ensemble des Études de moeurs. Il est structuré en quatre chapitres... mais, attention, on ne parle pas de petits chapitres de quinze pages comme dans les romans actuels, mais de longs textes, souvent sans paragraphes, dans lesquels Balzac raconte cette histoire qui met aux prises le général Armand de Montriveau et la duchesse de Langeais, Antoinette de son prénom.

Le premier chapitre est contemporain à la narration du récit. Après cinq années de recherche dans toutes les villes d'Europe susceptibles d'abriter des couvents, le général de Montriveau débarque sur une île au sud de l'Espagne, non loin de Grenade en Andalousie. En discutant avec les gens du village, il entend parler d'une soeur d'origine française, recluse au couvent des Carmélites déchaussées. Le dimanche, à l'église, elle joue de l'orgue, et le général est convaincu qu'il s'agit bien de la femme qu'il cherche depuis si longtemps, une femme qu'il a aimée de tout son coeur dans le passé. Il finit par obtenir un entretien avec elle, derrière une grille et sous la bienveillance de la supérieure de la communauté. Malheureusement, rien ne se passe comme il l'avait prévu...

Au deuxième chapitre, le lecteur se retrouve plusieurs années en arrière alors que le général, peu habitué aux mondanités, fait la connaissance de la duchesse de Langeais, une jeune fille d'à peine vingt-deux ans délaissée par son époux. Lors d'un bal, la duchesse invite le général à lui rendre visite. Peu expérimenté dans les relations avec les femmes, il en tombe éperdument amoureux. Pour la duchesse, toutefois, il s'agit plutôt d'un jeu, une sorte de distraction dans la vie monotone qui est à la sienne.

Au troisième chapitre, le marquis de Montriveau se rend compte qu'il n'est qu'un jouet entre les mains de la duchesse. Floué dans ses sentiments, humilité en tant qu'homme, il quitte brutalement la duchesse en se promettant de venger tous les hommes qui tomberaient dans le piège de cette femme. Mais dans le silence qui suit cette terrible scène, celle-ci se rend compte qu'elle éprouve des sentiments pour le général, mais il est trop tard. Après quelques revirements, elle écrit une dernière lettre au général Montriveau qui, comme les précédentes, reste sans réponse, notamment en raison d'un coup du sort, et passé l'heure fatidique, la duchesse de Langeais quitte Paris pour entrer chez les Carmélites, là on le lecteur l'a rencontrée au premier chapitre.

Le quatrième chapitre, le plus court de tous, relate la conclusion du récit. Accompagné de ses compagnons, les fameux treize qui donne le sous-titre à ce roman, le général Montriveau se présente au couvent pour enlever Antoinette de Langeais... mais les choses ne se passent pas comme il l'aurait souhaité... Inutile de vous révéler la fin de ce récit, mais sachez seulement qu'on n'est pas dans un film américain, et que chez Balzac, les fins heureuses s'avèrent plutôt rares...

La duchesse de Langeais, même s'il n'égale pas Ferragus dans sa dynamique narrative, demeure un bon roman de Balzac, un roman dans lequel il est essentiellement question du sentiment amoureux, de sa portée, de son aspect sombre, finalement. Conclusion : il vaut mieux s'amuser dans la vie et se faire une bonne compagne plutôt que de s'amouracher à s'en faire sauter la cervelle...

Honoré de Balzac, La duchesse de Langeais (Histoire des Treize), c1839, ouvrages libres de droit disponibles sur toutes les plateformes.


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